F.4. LE CURÉ  ET  LES  PAROISSIENS

 


Le curé ( l'inkrwà ) est un prêtre, ordonné ministre du culte catholique. De ce fait, il assure une médiation pour ses paroissiens auprès de Dieu et des saints, rôle concret d'une vie sur la terre avec le Ciel.

 

F.4.1. Le curé.

Le curé doit prendre soin de la vie spirituelle de ses paroissiens. Aux Avanchers il est placé à la tête de la paroisse Saint André, par l'évêque de Tarentaise. Comme le montre l'exemple ci-dessous pour l'installation d'un chemin de Croix en 1842, on voit , à la lecture de cette autorisation, que l'évêque garde, entière, une responsabilité sur les rîtes, agissant lui-même dans le cadre d'une autorisation papale.

Ce sont quinze et peut être seize prêtre desservants qui se sont succédés, aux Avanchers, de 1736 à 1987. Ces prêtres avaient en charge principalement, la catéchèse, l'administration des sacrements, l'animation des assemblées et  la présidence des conseils. Un vicaire en a peut être secondé certains (27).

 

F.4.2. Des fonctions laïque de paroissiens.

Pour les offices, le curé peut compter sur quelques paroissiens assurant des fonctions particulières. Ce sera le cas pour le sacristain ( benâtché ). Il allume les cierges, les éteint; sonne les cloches, sert le célébrant à certains moments de la messe en absence d'enfant de chœur. Il évolue dans la sacristie et dans le chœur où  un siège lui est réservé.

Sur la tribune, les chantres ( lou tsantr ) apportent, eux aussi leur participation au service religieux. Avec leurs voix forte aux tonalités élevées, ils donnent à certains moments, une parole à l'assemblée et à d'autres l'entraînent dans un chant collectif.

 

F.4.3. Le Conseil paroissial.

Nous en avons trouvé des traces sur l'Écho paroissial des Avanchers (28). Nous voyons sa parution liée à l'arrivée de l'abbé Charles, en 1932.

Ce Conseil semble destiné à mettre entre les mains de paroissiens, le choix d'opérations concrètes et leur prise en charge, dans le but d'améliorer la vie paroissiale.

La première réunion a été tenue le 04.12.1932. Quatre hommes étaient présents et la décision suivante, prise : "La location des places à l'église n'ayant pas eu lieu cette année, MM. les Conseillers paroissiaux invitent les bénéficiaires à verser leur cotisation entre les mains de Monsieur Prudent Simille, délégué à cet effet, avant la fin de l'année." Une autre décision est prise en juin 1933 : "L'adjudication des places de la tribune aura lieu le Dimanche de Pentecôte à l'issu de la Sainte messe".


Un chemin de Croix érigé en 1842 dans l'église Saint-André.

 

 

 

 

Transcription du texte manuscrit, de l'autorisation ci-dessus.

***

1 -- Sur la demande du  Rd. Marjolet , Recteur de la paroisse

2 -- des Avanchers, et en vertu du Bref de  S.S.Grégoire XVI,

3-- à nous accordé en date du 5 Juillet 1839, nous

4--l'autorisons à ériger dans son Église paroissiale le viarme

5--crucis ( [27]), y appliquant toutes les indulgences accoutumées.

          Moutiers  le  21. 9 bre 1842

+ J. François. M. Év. de Tarentaise

 

Pour Monseigneur

( illisible )  Ch lier

 

 

(27) Nous avons trouvé, le R.P. Jean Digard, en 1762. Il témoignait à la première vente des biens meubles du R.P. Vulliermier. ( Cf .infra Annexe 1, p.15)

(28) ADT / Série P

(29) le" viarme crucis" est le chemin de Croix.. D'après le "Dictionnaire de la foi chrétienne", il s'agit d'un « Itinéraire jalonné de représentations figurant les étapes du chemin qui va du palais de Pilate au Calvaire et à s'arrêter [ à ces quatorze stations] pour méditer et prier devant chacune de ces représentations ».

 

 

 

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F.4.4. Le Conseil de fabrique.

 

C'est un collège de cinq à sept personnes, choisies pour aider le curé dans sa gestion temporelle Ce dernier en est de droit le principal administrateur.

Nous avons constaté que l'action de ce conseil est en rapport direct avec le moment historique. Nous en donnons, ici, deux exemples.

Le premier exemple, montre un moment  où le conseil municipal, syndic en tête et le conseil de fabrique présidé par le R.P. Marjolet, curé, mènent des réunions communes pour préciser le financement de la construction du nouveau presbytère ( Voir ci-dessous deux pages d'un compte-rendu d'une de ces réunions).

Les Intendants font pression pour en connaître le détail

Nous sommes en 1844, période de la "Restauration sarde" où les rapports État - Église sont normaux.


 


Délibérations du Conseil double, le 27 janvier 1844, relative à la construction du nouveau presbytère (28).

***

 

 


Avec le second exemple, les relations État- Église, sont elles, mauvaises. La séparation se met en place en 1905 et c'est dans ce climat que le conseil de fabrique des Avanchers est convoqué en oct. 1905. Au cours de cette session, les membres du Conseil « élèvent une protestation contre la violation des droits de propriété de la Fabrique, au sujet des édifices religieux ».


L'abbé Jean Chardon, préside .

Sur trois pages, traités internationaux à l'appui, sont développés des arguments, pour justifier les propriétés de la Fabrique.

Peines perdues car, par arrêté, le Préfet de la Savoie placera sous séquestre les biens de la paroisse. ( Source : ADT / Série P / dossier 49 ).

 

(30) ADS /ACA /190 E, dépôt 105.

 

 

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F.4.5. Les Confréries.

Ce sont des associations de fidèles, érigées par l'autorité ecclésiastique, dotée elle-même d'une organisation hiérarchisée et ayant pour fin, l'exercice d'œuvres de piété ou de charité.

 

F.4.5.1. La Confrérie du Saint Sacrement.

Elle exprime une dévotion au Saint Sacrement, par des prières et des méditations devant le corps du Christ,  présent dans l'Eucharistie. Elle anime la Fête-Dieu ou Fête du Saint Sacrement, le deuxième dimanche après la Pentecôte ( Cf. infra § H.1.1. ). Pour les années 1933-1934 ( [28]) nous avons relevé sa hiérarchie avec :

Côté Hommes : Un Prieur / Un Porte croix / Un Porte bannière / Quatre Porte Dai.

Côté Femmes : Une Prieure / Une Vice Prieure / Trois Porte bannière / Deux Porte croix / Six Porte falot.

 

F.4.5.2. La Confrérie du Rosaire.

Ce groupe a pour vocation, la prière du Rosaire. Il s'agit de la récitation de trois chapelets, chacun d'eux étant composé de cinq dizaines de petits grains pour les "Avé" séparés par de gros grains pour les "Pater". On médite dans ce parcours, sur les mystères joyeux, douloureux et glorieux concernant Jésus et Marie. Pour cette Confrérie qui réunit uniquement des femmes, une hiérarchie est, la aussi, bien définie (31):

Une Prieure / Trois Porte bannière / Quatre Porte falot / Trois Porte Croix / Quatre pour la récitation du chapelet.

 

F.5. LES  SŒURS  DE SAINT  JOSEPH.

Cette Congrégation est présente en Savoie à partir de 1812 et en particulier à Moutiers depuis 1825.. Son activité est multiple, entre autres dans les secteurs de la santé et de l'éducation. Aux Avanchers, les Sœurs de St.Joseph sont responsables de l'école paroissiale.

Deux  d'entre elles figurent ci-dessous au dernier rang, au milieu de leurs élèves.

 

Deux  Sœurs de Saint-Joseph de Moutiers, au milieu de leurs élèves, en 1904.

Sœurs de Saint-Joseph de Moutiers

F.6. CONCLUSION  DE   CE CHAPITRE.

Nous venons de constater, que la paroisse Saint-André, a porté la vie spirituelle. Les desservants, ont administré des sacrements importants ( Baptême, Mariage ), présidé les offices de Sépulture  et ont fourni aux Avancherains les connaissances minimales chrétiennes, avec le catéchisme La paroisse s'est manifestée collectivement dans et hors de l'église et des chapelles, pour les fêtes du calendrier liturgique. Elle a donné, par sa dévotion à l'Eucharistie, une présence du Ciel dans la vie de nombreux montagnards croyants durant deux siècles

Par contre, le XXe siècle a vu son affaiblissement.

Leur Congrégation n'a pas été touchée par les lois antiségrégationnistes de 1901. En effet, elles ne s'appliquaient pas en Savoie, car le traité du rattachement ( 1860 ), imposait au gouvernement français de respecter les communautés reconnues par l'État sarde (32).

 

(31) ADT / 7 P / Écho paroissial des Avanchers, Mars 1933.

(32) CLAIR, (R.), 1990, P. 38.

 

 

 

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[27] ) le" viarme crucis" est le chemin de Croix.. D'après le "Dictionnaire de la foi chrétienne", il s'agit d'un « Itinéraire jalonné de représentations figurant les étapes du chemin qui va du palais de Pilate au Calvaire et à s'arrêter [ à ces quatorze stations] pour méditer et prier devant chacune de ces représentations ».

[28] ) ADT / 7 P / Écho paroissial des Avanchers, Mars 1933.