CHAPITRE A – LES  DONNÉES  NATURELLES.


 

Vallée ouverte des Avanchers

                                Un « V» très ouvert, sous "couverture" nuageuse.

 


Les données naturelles sont présentées sommairement ici, sous trois aspects : le relief, l'altitude et le climat, ces supports de la vie en Haute-Tarentaise.

Les géologues et les géographes  fournissent une histoire de la montagne. Après le surgissement de la chaîne alpine, les premiers donnent la connaissance de la nature et de l'age de ses roches dans un age exprimé en millions d'années, les seconds décrivent les variations climatiques dans l'age historique couvrant des milliers d'années. (1)

Pour notre période étudiée, aucun phénomène  de grande ampleur régionale n'a atteint les Alpes du Nord, dans le territoire de la commune avancheraine.

 

A.1. LE  RELIEF.

Sur les parties basses de la vallée, orientée SE/NO, coule le Morel. Au sud, au pied de Roche-Blanche, une vaste conque forme un bassin de réception où se réunissent les eaux de ses ruisseaux affluents. En suite, cette eau s'écoule dans un chenal qu'elle a creusé entre le flan avancherain et en face, le flan doucerain, jusqu'au goulet percé, au début du siècle dernier, par un tunnel. Elle rejoint en aval l'Isère. (1)

Entre le bassin de réception et le tunnel, la pente est en moyenne de dix pour cent.(3)

Les deux versants de cette partie de vallée inscrivent un « V » très ouvert. Les sommets servent de frontière au territoire de la commune avec le côté regardant le soleil levant, à 1800 mètres et sur l'autre côté, au dessus de 2000 mètres ( Cf. supra p. 6 ).

Sur l'ensemble de ces versants, du fond de la vallée au sommets, les pentes sont généralement fortes ce qui explique les exceptions, portant le toponyme « Plan » où il s'agit de zones moins pentues : Plan le Vieux à 1200 mètres, Planchevron à 1396 m. , Planparc à 1430 m. , Plan du Favre à 1540 m., Planchamp à 1573 m. et Plansalin à 2100 m.

 

A.2.LES ALTITUDES.

A la série d'altitudes ci-dessus, il faut en ajouter quelques autres, pour essayer de décrire le bassin. Son point bas, situé à la limite de  Bellecombe est à 650 mètres, son point haut, au Motet à 2592 m. A l'est, la crête de Crève-Tête culmine  à 2341m. , au Sud la chaîne du Niélard à 2544 et 2559 m., la pointe du Motet à 2592 m., à l'ouest la Montagne de Tête, plus basse à 1806 mètres.(4)

 


A.3.LE CLIMAT.

Nous ne disposons pas, présentement, de connaissances statistiques pour exprimer valablement, le climat de notre vallée, c'est à dire des valeurs pour cerner les températures, les durées d'ensoleillement, les tranches de pluie et leurs interactions, durant notre période d'étude. On peut seulement avancer l'hypothèse que, par rapport à la période contemporaine, le climat était le même.

On peut dire, sans chiffrages et de façon banale, que la période de début juin à début septembre est la "meilleure". Les travaux agricoles sont à ce moment intenses et l'on profite du fait que, durant cent jours environ, les troupeaux vivent en alpage. Ces beaux jours n'excluent nullement de gros orages et, certaines années, le retour de la neige sur les hauteurs. Ces orages s'accompagnent de pluies puissantes qui alimentent tous le réseau des ruisseaux transformés en torrents, avec les reliefs envahis par des nuages et des brumes vagabondes.

Aux températures basses, l'eau devenue neige, s'accumule au sol et représente des hauteurs exprimées en mètres, en fonction de l'altitude. Elle s'installe durablement à partir de novembre- décembre puis fond en avril- mai.

De ce long enneigement s'en suit une faible durée de vie végétale. Toutefois cet inconvénient est en partie compensé par le fait que la couche de neige protège les plantes du gel et du vent, en sorte que la végétation reprend des avant la fonte.

Dans certaines conditions apportées par l'atmosphère et la pente, la neige, soit poudreuse soit  compacte et humide, se détache et dévale la montagne. Il est bon de connaître les couloirs qu'elle suit.

 

Le Morel basses eaux

Sous le Fey, le Morel en basses eaux, au mois d'août, un jour sans orage.

 

A.4. L' ÉTAGEMENT de la VÉGÉTATION.

En fonction de l'altitude et des conditions climatiques, les végétations s'étagent de bas en haut sur les versants de la vallée. On rencontre successivement la zone des cultures et des prés de fauche, la forêt des feuillus, la forêt des résineux puis la pelouse alpine qui s'éteint sur les hautes altitudes après avoir colonisé, par endroit, le minéral.

Sur cette pelouse, « la plante obligée de s'adapter en résistant au climat d'altitude, prend des caractères spécifiques. Le gel l'empêche de croître pendant la nuit et l'ardeur du soleil la combat le jour. La plante est condamnée au nanisme » (5).

L'illustration ci-dessous en donne un exemple.

 

Rochers Pierrafort

Sur un rocher, dans le secteur de Pierrafort à 1860 mètres, dans une anfractuosité de trente cm. de long, de petits végétaux ont pris racine. (6)

 

(1)CHAVOUTIER ( L.), 1991, p. 47, 48.

(2)ASPORD (R. ), 2003, p.38, 39.

(3)CHABERT ( L.) et CHAVOUTIER ( L ), 1979 , p.36.

(4)ASPORD ( R.), 2003, p. 47.

(5)HUDRY ( M.), 1991, p. 43, 44.

(6)Au centre, en haut, des fougères ( genre Asplenium), en bas de la joubarbe ( genre Sempervivum ) et à droite du lichen.

 

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