B.4. NOS  ANCÊTRES  AUX  PRISES  AVEC  DES ESPACES  EXPLOITABLES  DISPERSÉS.

 


Nos ancêtres, on l'a vu, sont en interdépendance avec le monde végétal. L'organisation de leurs activités est donc conditionnée par l'étagement de la végétation que nous venons de décrire. De ce fait, ils doivent dans l'année, se déplacer de bas en haut et vice versa, pour suivre les transformations saisonnières liées au climat. Après les quelques jours où ils travaillent leurs vignes dans la vallée, ils seront en action, successivement, autour du village de leur habitat principal puis monteront sur leur montagnette et enfin à l'alpage. Nous présentons au Chapitre E, leurs divers travaux. Ici nous montrons comment se trouvent répartis leurs habitats sur la largeur de la pente car ils doivent y réunir les moyens pour exploiter rationnellement tout leur terroir.

 

B.4.1. Un habitat pour les vignes.

 

Il s'agit d'une modeste habitation, pour être à pied d'œuvre, au moment des travaux. Elle sert également de relais d'étape, pour celui qui conduit un bovin à la foire de Moutiers. Pour prendre l'exemple de nos grands parents paternels, ils possédaient un petit bâtiment au "Cours d'en Bas", sur la commune de

Le Bois, comportant une cave-étable et au dessus une pièce avec cheminée.

 

B.4.2. L'habitat principal.

 

Il correspond aux treize villages rencontrés précédemment ( Cf. supra p.6 ). Nous allons les regarder ici, en suivant le Morel de son aval vers son amont , en parcourant d'abord sa rive droite.

Nous voyons successivement des groupes de  constructions plus ou moins serrées entre elles, c'est à dire :

Le Fey-dessous, Le Fey-dessus, La Grange et Cornet ; en face, sur l'autre rive, Doucy chef-lieu, Raclaz puis Le Villaret ; en revenant sur la rive droite, Les Avanchers chef-lieu, La Verne, La Charmette, LePré, Le Crey .  Sur la rive gauche, Le Meiller, Quarante Planes et Lancheverne constituent le « Quartier de la Rupery » (13).

En fait dans les temps anciens, il à fait l'objet d'une transaction, antérieure à 1574 (14), le faisant passer de Doucy, aux Avanchers. Plus près de nous en avril 1864,

soit trois siècles après, où presque, une délibération du Conseil municipal du dominant, fait état de partages de forêts et autres communaux avec Doucy, suivie le 26 Juin d'une visite, aux Archives de Chambéry, du sous-préfet et des maires des deux communes, pour retrouver des titres (?) pour les partages. Les frontières ont été vraisemblablement fixées depuis.

 

Quarante Planes

    Le village de Quarante Planes, le plus élevé du « Quartier de la Rupery » ( 1280 m.).

 

Il en a pas moins subsisté, jusqu'au siècle dernier, des oppositions vivaces, entre Avancherains et Doucerains, avec peut être d'autres origines ne serait-ce pour les premiers,  la jalousie de la meilleure exposition au soleil des seconds. A un degré plus faible, les « gens de la Rupery », représentent un « autre côté » de la paroisse.

A propos  de Sfontaine.

Le cas du hameau de Sfontaine est spécial. On touche avec lui à l'arbitraire d'un classement. Il peut être rangé  dans les villages y faisant le treizième et dans les montagnettes. Nous le placerons dans ce dernier groupe afin de saisir l'occasion de fournir un exemple familial proche, pour l'illustrer (Cf. infra p 19 ).

A propos des chapelles.

Dans le périmètre de sept villages, nos ancêtres ont installé une petite chapelle. Chacune est dédiée en particulier à un Saint patron. En commun, elles portent le témoignage des dévotions de nos anciens, liées à leurs craintes et à leurs espoirs.

Nous présenterons ces chapelles rurales dans l'ensemble des lieux de culte ( Cf. infra au § F.2.2.).

 

 

(13) En patois, rupe, est un mauvais pré, ce qui n'est pas la réalité     pour ce « Quartier ».

(14) Note de J.-F. Bermond, recteur aux Avanchers, de 1824 à 1841, se référant à un texte vu au Sénat de Savoie(ADS/ACA/Série E ).

 

 

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