B.4.2.1. La maison et ses
dépendances.
Le
village-groupe d'habitations, assure une vie collective de proximité. On
y trouve souvent :
Une chapelle,
un four banal,
une organisation pour les
corvées, et pour la répartition du bois d'affouage.
Nous
abordons à présent ici, la maison particulière et ses
dépendances.
Les
descriptions limitées qui vont suivre, ont leurs sources, dans des
images demeurées dans notre mémoire, à partir de nombreux
séjours chez nos grands parents.
B.4.2.1.1. La maison ( la mâjon)
Chacune
présente sa forme architecturale propre avec une implantation qui peut
être isolée où jointive par contact avec une ou deux
voisines.
Bâtie
en pierre revêtue de crépis, elle est placée sur une cave (le sete-r), dispose de deux niveaux et d'un comble ( l'galâtâ ) où une charpente robuste
est capable de supporter un lourd
poids de neige. Il peut atteindre plusieurs centaines de kilos par
mètre carré.
Ce
galâtâ est fermé par des planches à claire voie,
créant un endroit aéré pour y faire, en particulier,
sécher le linge.
La
toiture à deux ou quatre pans, couverte de tôle ou de fibrociment
est garnie de crochets pour tenir des billes de bois ( lou
kopà gyach) destinées à freiner le glissement de la
neige.
Sur
l'extérieur, la maison fait voir des fenêtres, plus hautes que
larges, à deux ventaux, chacun avec trois vitres égales Ces
ouvertures, relativement petites – il faut se protéger du froid
– sont équipées de barreaux et certaines de volets.
Le
plan sommaire ci-contre donne un exemple de distribution de pièces sur
deux niveaux :
Niveau du Rez de chausse ( 1er
niveau)
1.1.
Pièce commune
1.2.
Cuisine
1.3.Galerie
Niveau du 1er étage
( 2ème niveau)
2.1. Chambre
2.2. Chambre
2.3. Chambre
2.4. Galerie
Un
escalier intérieur, simple et raide, enfermé dans un caisson
également en bois, mène d'un niveau à l'autre.
Une habitation jointive, la
maison de Julie Mermin-5, au chef-lieu.
Son avant-toit protège
le balcon du rez de chaussé, avec sa balustrade très simple.
On entrevoit, à droite
de la porte d'entrée, l'accès au bûcher.
Une habitation isolée.
Plan sommaire de la maison de
Jean Aspord – 4, à Cornet.
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B.4.2.1.2. Le grenier ( le gragné )
Élément
caractéristique de l'habitat traditionnel en Savoie, ce petit
bâtiment de bois, déplaçable, s'implante à
l'écart de la maison.
On
y met à l'abri, les biens les plus précieux de la famille :
grains, fromage, draps, vêtements, outils.
Également
les colliers identifiés, décorés et les cloches des vaches
: sonnailles ( karons ) et campanes ( kanpan-nà).
La porte qui ferme cet abri
est équipée d'une
serrure dont la clé en impose.
B.4.2.1.3.
L'écurie-étable ( le bë ).
Elle
est, pour le mieux, installée à proximité de la maison ce
qui réduit les déplacements, en particulier l'hiver, avec les chemins enneigés
et glacés.
Le
sol de l'écurie est, dans l'ensemble, dallé avec de grosses
pierres (on pavâ ) mais le mulet dispose,
lui, en plus, d'un plancher.
Une
mangeoire ( lè rèts ) longe le mur
et porte des trous percés à distance convenable, pour y engager
les chaînes permettant l'attache des animaux.
Une
rigole longitudinale ( la râ ), sert
à recueillir le fumier ( la drudz ) et le
purin ( kyiva ).
Les poules et le coq ont
leur perchoir ( le detchu ) et le cochon son enclos ( bodjè ).
B.4.2.1.4. La grange ( la grandz ).
Elle
est construite en bois, au dessus d'une écurie en pierre. Elle conserve
le foin au sec, grâce à une aération naturelle,
assurée par la disposition des planches de son pourtour.
Le
stockage peut se faire sur deux niveaux, le second
( le solan ) à mi-hauteur, accessible par une
échelle à barreaux..
Il n'y a pas de communication directe
entre la grange et l'écurie. C'est par l'extérieur que l'on
transporte le foin de l'une à l'autre.
Dans
certaines granges, sur le premier niveau est installé un plancher,
assemblage de planches bien jointoyées ( le
chwè ), pour former
l'aire de battage, au fléau, du seigle, de l'orge, de l'avoine.
Le
stockage de ces céréales se fait, dans ce cas, à
proximité.
Le grenier des Mermin,
à Sfontaine.
Une ancienne grange dont
l'accès est « délicat», même pour des pieds montagnards.
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