B.4.6. Un réseau de voies.

 

Pour assurer la communication entre les espaces exploitables dispersés, nos ancêtres disposent de voies d'importances différentes.

Il faut en priorité pouvoir rejoindre la vallée de l'Isère et l'atteindre à Aigueblanche, en traversant les communes de Bellecombe et de Le Bois.

La « via rota » a joué ce rôle mais ne pouvait être utilisée que par des marcheurs et des mulets. Elle a été doublée par une route carrossable, le chemin  vicinal n°95. Il y a donc obligation d'en assurer le bon état. Nous voyons à titre d'exemple, pour son projet de budget de 1852, le Conseil municipal des Avanchers, décider le 23 Novembre 1851, de prévoir : « la somme de 1600 Livres, pour 800 journées de corvées nécessaires aux travaux de terrassement et d'empierrement du chemin et transport aux Emptes, sur le territoire de Bellecombe, dont l'entretien est à la charge de la commune (21).

Les chemins ruraux non empierrés, permettent d'aller d'un village à l'autre ; ils suivent les accidents du terrain et certains desservent des parcelles de champs et prés à proximité de ces villages. Nous pouvons remarquer une certaine harmonie entre la forme des parcelles de terrain et le tracé des chemins. En dehors de cette voirie principale existe une multitude de sentiers pour piétons et bêtes.

Sur les bords des chemins sont dressées des croix de chemin. L'une d'entre elles, porte sur son socle, des traces de gravures et retient l'attention des historiens. Nous rapportons ci-contre ce qu'en dit Marius Hudry

(22). Une étude de ce socle a été publiée en 1933 par un autre historien, Léon Vercoutère (23).

Les croix « ordinaires», chargées de leur symbolisme chrétien, seront présentées dans un chapitre à venir

( Cf. infra § F.2.3.).

 

B.5. CONCLUSION  DE  CE CHAPITRE.

 

Nous venons de voir nos ancêtres en affrontement avec la montagne, milieu physique rude, avec son climat, ses saisons contrastées, sa pente.

Leur adaptation à ce milieu hostile, que par ailleurs ils respectent, a façonné chez eux; une mentalité d'hommes opiniâtres.

Avec leur église, chapelles, croix de chemin, que le touriste peut découvrir, ils donnent le témoignage d'une spiritualité solide, d'un attachement à un univers transcendant, au delà de leur vie matérielle quotidienne. Cet univers transcendant, nous l'appelons dans ce cahier, le « Ciel »  comme présenté dans l'introduction page 7.

 

Avanchers valmorel Le pré mappe 1732

 

village « Le Pré», sur la Mappe de 1732. ...une certaine harmonie entre la forme

des parcelles de terrain (en trait plein) et le tracé des chemins (en pointillés).

 

 

Croix chef-lieu Avanchers famille Montmayeur

 

Une croix plantée sur une colonne féodale.

 

« A l'entrée du chef-lieu, une croix de fer est plantée sur un pilier de 1,81 mètres de haut, chanfreiné sur les arêtes, qui porte dix panonceaux bien effacés. Le plus visible est celui du sommet, où les armoiries sont encore nettement marquées : une aigle héraldique vue de face, la tête tournée à dextre, les ailes abaissées, pattes écartées. Les neuf autres ne contiennent que des éléments d'une aigle. Cela fait penser aux armoiries de la noble famille des Montmayeur – Briançon.» 

 

 

(21)ADS/ACA / 190 E, Dépôt 46. Registre des délibérations municipales, années 1840 à 1860.

(22) HUDRY ( M.), 1991, page 132.

(23) VERCOUTERE ( L. ), 1933, page 3 à 8. Pour lui, cette « colonne féodale » daterait du XIIIe siècle.

 

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