D.1.1. Population résidant aux
Avanchers ( suite )
Deux tableaux de démographie pour Les
Avanchers
Évolution de la population résidant
aux Avanchers de 1756 à 1968.
Sur
cette courbe, on remarque une phase de croissance d'ensemble, pour atteindre le
maximum en 1838 avec 878 habitants; ceci sur près de cent ans.
A
noter un autre maximum de 1030 habitants pour l'An VIII (1799-1800). Nous
l'avons mis quelque peu à l'écart, parce qu'il n'est pas
compatible avec les valeurs dix ans avant ( 710 hab.) et un an après (
740 hab.).
La méthode de
recensement, durant
Cette
première phase est suivie de la décroissance sur cent trente ans
et touche le minimum de 449 habitants en 1968.
Il
nous a été impossible d'aller au delà de cette date,
à cause de la fusion de la commune des Avanchers avec la commune
d'Aigueblanche, sa voisine de la vallée.
Remarquons
sur cette courbe, la baisse importante des « recensés »
entre 1911 avec 622 habitants et 1921 où ils ne sont plus que 552. La
chute de soixante dix, trouve sa cause dans la perte énorme d'une
quarantaine de jeunes hommes durant la première Grande Guerre.
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D.1.2. Population
avancheraine hors de la commune;
A un moment donné,
ceux qui vivent hors de la commune peuvent être théoriquement
divisés en deux groupes. D'un coté les émigrants
saisonniers et temporaires, d'un autre coté ceux qui vivent durablement
ailleurs qu'aux Avanchers.
Nous avons déjà
réuni quelques informations familiales où ces groupes sont
présents (4). Dans les pages de ce chapitre, nous chercherons à
compléter ces informations et surtout à en estimer l'importance,
pour la commune.
.
D.1.2.1.Population des
émigrants saisonniers et temporaires.
Le
document reproduit ci-dessous , daté du 10 Thermidor An VI ( 28 Juillet
1798 ), expose les divers cas d'émigrants. Il est extrait de « Liasses contenant des notes de ceux qui
s'absentent pendant l'hiver,
de Moutiers, Département du
Mont-Blanc, qui allaient et venait
dans l'intérieur de
Y avait dans la cy devant Paroisse
une vingtaine au moins comme marchands
colporteurs qui revenaient chez eux
que pour un tiers de l'année a
l'effet de retirer leur moisson et semer et qui
annuellement repartaient desuitte
A Paris
une vingtaine au moins de Ramoneurs et
gagne deniers qui revenaient les uns
au bout d'un an les autres au bout de deux
et qui après un séjour de trois mois
dans le sein de leur famille repartaient
pour le même terme.
A
Paris
une dizaine environ qui se rendaient
aussi à Paris pour la profession de
frotteur et qui revenaient que tous au
pays que tous les deux ans et quelque
fois trois
A Paris
une dizaine aussi environ qui allaient a Paris servir comme domestique
et qui y demeuraient sans revenir dans
leur famille de fois trois ans
d'autre six, sept ou huit ans
Avanchers ce 10 thermidor an 6è
de
bouvier agnt
Lon observe que Des
Diminué De près De La
moitié Eu
bouvier agnt
Egard aux Troubles qui y sévissaient » ( Cf. ADS, Série L
( 1L 2008).
Une soixantaine d'absents,
l'hiver.
D.1.2.1.1. Retour sur le cas
familial des MERMIN.
Avec
leur lignée, nos trois ascendants : Esprit-40
(1786-1837), Joseph Marie-20
(1803-1881) et Jean-Pierre-10 (
1839- 1906), illustrent bien le groupe des marchands colporteurs,
émigrants saisonniers.
Récemment
une photographie a été trouvée au chef-lieu, dans le
maison de Mémé Julie, fille de Jean-Pierre.
Une
reproduction est placée ci contre et l'on y voit un homme, facilement
identifiable, comme marchand de tissus, grâce à son mètre
en bois et ses balles de toile.
Il
porte un costume de ville trois pièces. Inconnu pour nous , serait-il
l'un de nos trois marchands ? Après un examen attentif et en nous
référant à l'aspect général de cette copie
photo, nous situons la sortie de l'original entre 1885 et 1914. Sommes-nous en
présence de Jean-Pierre, car pour ses père et grand père,
ces dates ne conviennent pas ?
L'inconnu du chef-lieu.
L'homme
ici, est plus âgé que celui de la page 26, au centre, en haut.
Par
contre on trouve, entre eux, des détails vestimentaires proches : gilet
croisé, cravate originale, montre gousset. L'inconnu est peut-être
bien l'un de nos arrière grands pères.
(4) ASPORD , ( R ), 2003, p. 62 et 63.
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De
nos marchands colporteurs, nous avons trouvé des traces d'absences sur
les registres de catholicité, les jours d'évènements
importants dans la vie d'un enfant : baptême, mariage, et
découvert le domicile de Joseph Marie, dans
Joseph, Marie MERMIN laisse
ici, des traces de ses passages de frontière, en 1846, 47, 48 et 52. Au
premier d'entre eux, il a quarante
trois ans (7).
D.1.2.2. Population des
Avancherains installés hors de la commune.
Abordons
à présent, une population qu'il est bien difficile de
circonscrire et donc de quantifier. Qui sont ces Avancherains installés
hors de la commune ? Il y a, bien évidemment, ceux qui y sont nés
et qui ont, au titre de ce que l'on pourrait appeler, un droit du sol, acquis
cette qualification pour la vie. Il y a peut être, mais c'est moins
évident, ceux qui n'étant pas nés dans la commune, y
aurait leur origine, leur ascendance à des degrés plus ou moins
proches. Ils seraient Avancherains au titre de ce que l'on justifierait alors
par une forme de droit du sang. Nous sommes dans ce dernier groupe ! Pour la
suite de cette estimation, nous retenons les natifs et, malgré cette
réduction le résultat est discutable car deux sources seulement
se présentent. La première est fournie par l'historien de la
région de Moutiers, Jean-Paul Bergeri (8). En 1886, si l'on rapproche
les 200 absents, des résidents ( 724 ), ils représentent 27 %
d'entre eux. La seconde en 1928, c'est le recensement national qui donne 528
résidents. En 1925 il y a, 82 adhérents à l'Union
Fraternelle ( 5 ) soit 15 % des résidents, chiffre faible car l'UFA ne
regroupe pas tous les Avancherains à Paris et ailleurs. Pour conclure,
nous pensons que ceux qui sont installés hors de la commune
représentent environ le quart des résidents.
(5)
ASPORD, (R.), 2003, p.63 et infra Annexe 6, " une Bibliothèque de
(6) ADS / Série FS / Sous-Série 5 FS / 5 FS 276, 277, 278, 280 ).
(7) On trouve aussi Virginie MERMIN-11( 1842
– 1907 ). Elle passe la frontière le 19 Mai 1854.; elle a douze
ans. Habituellement les enfants voyageaient avec un ami de la famille. Elle
rejoignait vraisemblablement ses parents domiciliés à Paris.
(8) BERGERI, (J.-P.),
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D.2. POPULATIONS
VOISINES aux ALLUES, BELLEVILLE et CELLIERS.
Dans
cette partie , nous cherchons à situer la population avancheraine, par
rapport à celles peuplant des vallées montagnardes voisines.
Elles sont comprises dans l'espace précédemment appelé
« Bassin Familial » où se placent :
aux Allues (
73015 )
Antoine BARRAL-50 ( 1740 – 1823), il y a été maire de 1806 à
1812.
à Bellecombe ( 73037 ),
Jacqueline LEGER-21 ( 1818-1864),
à Celliers ( 73060 ),
Rosalie, Clémence GUMERY-9 ( 1838 – 1871) et
Françoise, Thérèse ARNAUD- 15 ( 1846 – 1885).
Évolutions
des populations résidant aux Allues de 1756à 1975 et
à
Bellecombe et à Cellier de 1756 à 1968.
Les
trois populations connaissent, elles aussi, comme aux Avanchers, une phase de
croissance qui les conduit à un maximum dans les années 1836,
1848. Par contre leurs phases suivantes de décroissance,
s'achèvent pour chacune différemment
Aux Allues, le minimum ( 505 ) en 1946, est suivi d'une
croissance de ce nombre de résidents, liée à la
création de la station de Méribel-les-Allues.
A Bellecombe, le minimum ( 191 ) en 1901, est suivi d'une
croissance presque continue de cette population, produite, elle, par les
apports de familles attirées par les implantations d'usines dans cette
partie de la vallée de l'Isère. Les recensements de cette commune
sont arrêtés en 1968. Elle est rattachée à
Aigueblanche en1971.
A Celliers, la baisse est continue et donne en 1968, le chiffre de
60 habitants. La commune est rattachée à
Comme
pour les Avanchers, ces trois communes voisines ont connu la baisse du nombre
des résidents-agriculteurs. De nouvelles activités dans les
secteurs des loisirs et de l'industrie ont stoppé aux Allues et à
Bellecombe leurs déclins démographiques.
D.3. CONCLUSIONS DE CE CHAPITRE.
On
vient de le voir, les quatre populations de notre
«
Bassin familial » (9) ont
suivi chacune, des fluctuations particulières. Par contre, au 20ème
Siècle, les changements de la société française ont
eu des répercussions sur la vie de tous ces Tarins, avec l'exode rural,
l'industrialisation liée à la houille blanche et l'installation
des stations de loisirs en altitude.
Si
nous revenons aux Avancherains, les éléments de
démographie rencontrés ont fait apparaître deux populations
de natifs : les résidents et ceux de l'extérieur. Jusqu'à
(9) ASPORD, (R.), 2003, p.7 et 8.
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