E.2.2.2. L'été sur l'alpage.

L'été, en troupeau sur l'alpage, les bovins sont en pleine nature jour et nuit et changent de pâturage tous les jours. Nous avons suivi précédemment cette forme d'exploitation des montagnes en commun (17). Les Archives Départementales de Savoie donnent accès, depuis peu, à des documents intéressant  ces cents jours sur l'alpe avancheraine. Nous voyons ainsi que l'exploitation de ces montagnes a pris deux formes :

-soit la gestion directe, -soit l'affermage.

Pour la première, la gestion directe sous l'autorité du maire, nous avons relevé un exemple du travail des procureurs, ces responsables déjà rencontrés à la page 40. On les voit, comptables de la bonne participation des propriétaires des bovins, à la vie collective de la Montagne de Beaudin. Pour la saison 1908, le relevé ci-dessous, détaille les dépenses effectuées en remplacements de corvées non effectuées( tableau I ). Le petit solde revient à la commune. Il en est de même du total de l'inalpage versé par chaque propriétaire de vache ( tableau II).

Pour l'affermage nous trouvons la Montagne de Malatray (18), mise aux enchères, en 1855, pour lesquelles on a enregistré ce qui suit : « le sieur ROBERT Antoine, négociant à Moutiers propose pour l'affermage la somme de 1300 livres par an et, pour plus de garanties de l'engagement qu'il propose, il offre le sieur NOVEL Jean François boulanger en cette ville, lequel soussigné s'engage de même à garantir, l'administration de la dite commune, de l'offre faite par le sieur ROBERT.

Sa demande a été faite le 20 mai 1855. Le 26 août il fait un autre recours qui est accepté après de nombreuses mises en adjudication.»

E.2.2.3. En automne et au printemps, à l'étable et sur les pâturages proches.

Ces deux périodes se placent, la première avant l'enfermement hivernal des vaches, leur stabulation et la seconde avant leur vie dans les grands espaces de la pelouse alpine. Elles pâturent alors sur des parcelles proches soit de l'habitat principal soit de l'habitat de la montagnette. Les contacts berger-bêtes sont, dans ces semaines, rythmés par les déplacements quotidiens. Pour leur identification, chaque vache porte un nom. Il peut être en lien avec une de ses caractéristique : blanche, polissonne ( tokson ), ou avec une coutume familiale, turenne, condé, marquise. Une certaine forme d'attachement marque le berger vis à vis de la bête, sentiment mis à l'épreuve, quand l'accompagnateur de la bête à la foire, remet au berger, le collier et la cloche de l'animal vendu à Moutiers.


Tableau  I

Comptabilité des corvées non faites (19)

*

Zone de Texte: Saison estivale 1908.
Produit des corvées non faites, soit journées retenues 
à ceux qui les devaient............................85 fr
Sur cette somme il a été prélevé la somme de 78,2 fr
pour parfaire aux corvées des intéressés qui ne se sont pas présentés malgré convocation, savoir
4 journées d'homme et de mulet pour transport 
du pain et du sel, etc.............................................20
2 journées d'homme et de 2 mulets pour 
transhumance de Beaudin, cave, à Planchamp.......12
transport des denrées pour la vente, 3 journée.........7,50
façon de 2 draps de lit pour le chef..........................1,20
payé la note à Favre soit 2 draps de lit, 13fr et
une couverture, 6,50...........................................19,50
pour rentrer les bachals, 2 journées........................5
curage du fossé de la combe de Beaudin..................5
regouteyage du chalet de la Froide et la cave...........3
remboursé 2 journées à Bartellin............................5
                                             Total...............78,20

En résumé : au crédit de ce compte  85 francs

                                                                                                                              au débit de ce compte  78,20 fr

                                                                                                                              reste pour la commune   6,80 fr

 

Tableau  II

 

 

Les Procureurs, où Mandataires

 

Nous sommes en fin de saison estivale.

Zone de Texte: Les Mandataires de la montagne de Beaudin prient Mr le Maire de leur délivrer ou à Mr le Receveur municipal un ordre à recevoir la somme équivalente pour le paie-ment de l'inalpage de 134 vaches nombre inalpé en la saison1908.                               Les Mandataires         
Beaudin : 134 vaches à 10 fr = 1340

Les Procureurs, où Mandataires,

font, ici, la paye d'un " montagnard".

(17) ASPORD, ( R.), 2003, pages 48 à 55.

(18) ADS / ACA / 190 E dépôt 108.

(19) ADS / ACA / 190 E dépôt 64.

 

 

 

 

-42-

 

 

E.3. LES AVANCHERAINS, PROCHES DES  FORÊTS  et  des  TAILLIS.

 

Forêts et taillis sont toujours proches des habitats, des prés de fauche et des alpages. On l'a constaté sur les illustrations du cadre de vie de nos ancêtres montagnards ( Cf. Supra pages 10, 11 et 14 ).

Conditionnées par l'altitude, les essences sont diverses. On rencontre des feuillus : hêtres, frêne, érable, bouleau ; des résineux : épicéa, sapin, mélèze, et l'arbuste envahissant, l'aulne vert (arcosse ) jusqu'a 2300 mètres.

Certains hameaux conservent la trace toponymique de sites de peuplements particuliers, comme les Fey, pour les hêtres (20) et Quarante Planes pour les érables.

Les proximités entre les habitant et la forêt, autrement dit entre les besoins et les sources, font que, avec l'acquis des générations, les hommes savent travailler en forêt et utiliser les outils de bûcheron.

Ils sont très attachés à ces sources et sur certaines limites boisées du Quartier de la Rupery, les contestations avec la commune de Doucy ont subsisté plusieurs siècles (Cf. Supra. p.15 )

 

E.3.1. La forêt.

 

La forêt avancheraine a été une ressource pour chacun mais limitée, on va la voir en régression.

Elle était, avec les alpages et les fonds communs la propriété indivise des communiers.

Progressivement, à partir de 1738, elle passe dans le domaine de la commune, rouage essentiel de l'administration de l'Intendance de Tarentaise (21) Nous avons examiné précédemment (22)  les mesures prises en 1777-1778 pour protéger les villages des avalanches, tout en assurant les besoins en bois de "bâtisse" et d'affouage.  C'était un cas concret d'application conjointe des responsabilités de la Commune et de l'Intendance.

 

Globalement, il est bien difficile d'apprécier les résultats de ces décisions. Pour certains, depuis 1730 jusqu'au début du XXè siècle, la forêt avancheraine serait passée de 998 hectares à 603. (23) une perte de près de quarante pour cent.de sa surface.

 

 

 

Zone de Texte: Habitat de trois essences forestières sur les flans de l'Isère, prise depuis Moutiers (en bas à droite) jusqu'à Albertville en haut.
*
trait vert = limite pour
 le sapin
*
trait rouge = limite pour 
l'épicéa.
*
surface rouge =
aire du mélèze.


 

 

 

Extrait d'une carte des Savoie ( début XXe siècle) (24)

 

A partir de 1860 avec la réunion de la Savoie à la France, les forêts, à l'exception des forêts privées, sont placées sous le responsabilité d'une Direction Générale des Forêts. Sous Napoléon III le reboisement est l'objectif fixé aux forestiers, provoquant la résistance des ruraux.

 Avec la IIIè République, on est plus souple et la loi de 1882, vise le Restauration et la Conservation des Terrains de Montagne ( RTM) afin, comme précédemment, de lutter contre les débordements des torrents, les glissements et les avalanches mais aux forestiers, il leur est demandé d'agir en évitant les affrontements avec ceux qui, électeurs, ont besoin de bois de feu et de bois d'œuvre(25).

Des traces de cette politique apparaissent sur des documents conservés aux ADS (26). Pour reboiser  on trouve :

▪ le 17 déc. 1893, des ventes par la commune, de six parcelles au Sce du Reboisement ( 8ha 42a 9ca )

▪ le 23 juin 1894, pour cause d'utilité publique, une expropriation prononcée à Moutiers,

▪ le 10fev. 1896, un plan délimite des terrains acquis par l'État, document signé à Annecy par l'Inspecteur des forêts, Chef du Sce Reboisement.

A l'opposé, en 1880, un haut fonctionnaire de la République, le Sous- Préfet en charge de la Tarentaise, pour aider au financement de la ligne de chemin de fer Alberville- Moutiers, propose des ventes de bois pour financer une charge de 1500 fr en dehors du budget ordinaire (27)

 

 

(20) Variante de" FAY ", dérivé du latin "Fagus", pour "Hêtre".

(21) Le 15 septembre 1738,Charles-Emmanuel III, modifie la composition et les prérogatives des conseils des communes.

(22) ASPORD, ( R.), 2003, pages 15 à 17 et Annexe p 65 à.72. 

(23) CHABERT, ( L.) et CHAVOUTIER, ( L.), 1979, p.36.

(24) GUGLIELMONE, ( P.), 2003, Annexe entre pages 48 et 49.

(25) GUGLIELMONE,  ( P.), op. cit. pages 6 et 7.

(26) ADS / ACA / 190 E dépôt 112.

(27)  ASPORD.( R.), 2003, pages 34 et 35.

.

 

-43-

 

 

E.3.2. Le bois.

 

Le bois est très présent  dans la vie des avancherains, que ce soit l'habitat, le mobilier, les outils. Les conseillers municipaux, responsables des biens communaux vont devoir répondre aux besoins de chacun que ce soit pour :

▪ le bois d'œuvre dit aussi de construction, de service, de bâtisse,

▪ le bois de chauffe dit aussi de feu.

Les branches en fascines pour servir de fourrage sont prélevées sur les bosquets des particuliers.

 

E.3.2.1. Obtenir le bois d'œuvre.

Des délibérations du Conseil de commune, nous fournissent quatre exemples intéressants. Avec les deux premiers nous somme avant 1868, dans la période dite Sarde.

« Le 10 mai 1849, ce conseil réunit le syndic, sieur Muraz Henry et deux conseillers, sieur Rellier Jean-Jacques et Perret Philibert. Le conseil décide la coupe gratis de trois plantes 1ère classe pour les bassins de Cornet, du Chef-lieu, de La Verne et de 2 plantes de 3ème classe pour chenaux qui conduisent l'eau au village du Fey-dessus.»

▪« Le 3 may 1851 délibération [81] pour coupes de bois pris dans forêt communale pour besoins communaux et autres :

4 chevrons pour la chapelle du Pré, 1 plante pour un bachal à Quétar, 1 plante pour hangar au presbytère » (28)

Les deux exemples suivants se placent après 1860 :

▪ « Le 9 fév. 1879, délibération pour " bois de service".

Demande de bois de construction par 10 habitants pour des réparations. Le conseil sollicite l'administration forestière à charge pour les concessionnaires de payer entre les mains du receveur municipal le prix tel qu'il sera fixé par l'autorité compétente. » (29)

▪ « Le 20 mai , session de 1906 du Conseil municipal :

Demande de bois d'urgence plus que jamais justifiée et en regard au malheur qui les frappe, toiture écrasée suite à énorme quantité de neige tombée, est d'avis de leur venir en aide dans la plus grande mesure possible. Pour ces motifs est d'avis à l'unanimité :

1°/de leur accorder les quantités et qualités de bois énoncées dans leur devis joint soit 27 m399 et 1 m3 20.

2°/de prier l'administration forestière de vouloir bien accorder à MMmes Bouvier Julie et Murat Virginie les 2/3 des bois qui leur sont nécessaire à titre purement gratuit.

3°/à Mr Vorger Maurice la moitié à titre gratuit, l'autre moitié à 8 fr le m3 ». (30)

Avec ces quatre exemples, on observe bien le changement. Avant 1860, le conseil décide, après il est solliciteur auprès de " l'autorité compétente".

A noter de plus que, la commune doit verser aux

"finances nationales", une part de ses ventes de bois, pour les frais de Régie, soit le vingtième.


 

E.3.2.2. Le bois de chauffe.

 

Très souvent, l'épicéa fournit le bois de chauffe.  Les hommes savent l'abattre et l'ébrancher. Ils savent aussi scier et fendre pour obtenir des quartiers ( lou étalè ) de longueur convenable pour être empilées et stockées en couches alternées [ na tsà-y(a) ]. Ile peuvent aussi, façonner des billes qui se-ont tirées par un mulet. Ils fichent alors, le moment venu, pour le débardage, à l'extrémité de la bille, un coin particulier ( na lindyéla ), portant un anneau pour y passer le crochet de l'attelage.

Chaque famille possède sa panoplie d'outils de bûcheron : les scies ( lè réchè ), les haches (lè tson), le passe-partout ( la lëva ), les coins ( lou kwin ) pour fendre les quartiers de bois.

Afin de les débiter en morceaux pour le fourneau, s'y ajoute le chevalet ( on tsavalè )  pour scier et un morceau de bois dur ( on plö ) pour fendre avec un merlin.

 

 

Les cônes de l'épicéa sont pendants  sur des rameaux flexibles

 

E.3.2.3. Obtenir son bois d'affouage

A l'origine, l'affouage était, pour les "communiers", le droit de pratiquer certaines coupes de bois sur des forêts de la communauté. Le partage entre eux, s'appuyait sur un principe de répartition fixé par le conseil, soit par foyer soit par tête.

Pour Lucien Chavoutier, l'historien local cité précédemment, « il ne s'agit pas d'un cadeau mais la rémunération en nature du travail collectif d'entretien du patrimoine forestier.» (31).

Aux Archives Départementales de Savoie, pour la gestion des biens communaux après 1860, existent des documents comportant des tableaux des numéros d'ordre des affouagistes, avec les nombres de têtes et les sommes à payer (32).

Il serait peut être intéressant de les analyser. Nous n'avons pas été à même de le faire.

 

(28) ADS / ACA / 190 E dépôt 47.

(29) ADS / ACA / 190 E. dépôt 51.

(30) ADS / ACA / 190 E dépôt 53

(31) CHAVOUTIER, ( L.), 1995, p. 54..

(32) ADS / ACA / 190 E dépôt 112.

 

 

 

-44-

 

E.3.2.4. Défricher les aulnes verts

Les aulnes verts ou arcosses ( orkos ) poussent jusqu'a 2300 mètres et croissent de façon envahissante. Si rien n'est fait, elles colonisent rapidement des alpages. Pour maintenir la pelouse des bovins, il faut donc les contrecarrer sans relâche et ne pas se contenter de les tailler  sinon elles  prolifèrent avec plus de vigueur. Les alpagistes des Montagnes concernées sont appelés à défricher en équipe. Nous avons, ici, l'exemple d'une corvée pour l'alpage de Beaudin (33). « Sont convoqués pour le jeudi 6 juin pour couper les arcosses: Bouvier Michel, de Jérôme,  Aspord Jean,  Murat André de  Lancheverne [ suivent six noms. Tous doivent ] être rendus au sommet du Planchamp à six heures et demi du matin / Les procureurs  Murat Joseph et Santon Joseph, le 2 juin 1901 » Le pouvoir de décision semble être passé, avec cet exemple, du Conseil municipal agissant au titre de la commune, propriétaire de l'alpage, aux procureurs élus par les alpagistes, utilisateurs.

 

E.3.2.5. Obtenir du fourrage avec des feuilles.

Après fenaison et moisson, on va " faire la feuille" [ fér la fô-y(a) ]. Il s'agit de constituer des fascines de branches de frêne ou de plane. Elles sont coupées avec la serpe ( on gwé ) à la fin de l'été, avant qu'elles ne jaunissent. Elles seront stockées dans une grange pour l'alimentation des chèvres. Le frêne est un arbre destiné à voir ses branches régulièrement coupées. C'est avec l'une d'entre ces branches, pas trop grosse, qu'en la torsadant, on formera le lien ( na ryout ) tenant ces fagots.

 

E.3.2.6. Présence du bois dans la vie.

Depuis le début de ce cahier, nous avons souvent rencontré le bois, à commencer avec les abreuvoirs dans un alpage ( Cf. Supra. p.12 ). Certains Avancherains, à la suite d'un apprentissage familial ou par don personnel, se manifestent menuisiers. Sollicités par leurs compatriotes ils répondent à leurs besoins car le bois est partout :

dans l'habitat (grange, grenier, porte, fenêtre, plancher ), dans le mobilier ( table, banc, chaise, buffet, vaisselier, armoire, pétrin, lit, berceau), dans les outils ( traîneau, luge, brouette, civière, échelle, baratte, seau, tonneau, fourche à trois dents, ruche, manches divers, moule à beurre, échalas pour la vigne). Nous achèverons cette énumération sommaire, avec le singulier banc d'âne, ci dessous (34).

Curieux par sa forme, sa fonction est de tenir fermement la pièce sur laquelle on travaille.


 

 

La  serpe

 

 

 

Le banc d'âne

 

Le banc d'âne, un appareil curieux. Il est doté d'un pédalier porté  par  une  pièce  courbe  servant  de  mâchoire.

 

 

Le banc d'âne

 

En action sur le banc d'âne. La machoire bloque, sur le banc, le morceau de bois,

quand les deux pieds poussent sur le pédalier.

 

(33) ADS / ACA / 190 E. dépôt 64.

(34) Nous avons, dans les années 1930, manœuvré un appareil, de ce genre, en dépôt chez les Compagnon, au Fey, aux Granges Daigue.

 

 

 

 

-45-

 

E.4. DES TRAVAUX avec l'aide d'ANIMAUX.

 

Nous constatons que, depuis le XVIè siècle, nos ancêtres montagnards, utilisent des animaux pour les aider dans leurs travaux. En faisant une incursion hors de nôtre période de recherche, nous découvrons un changement. Sur une longue période, quatre cents ans, ces animaux ne sont plus les même. Nous plaçons à l'appui de cette remarque trois constats en 1561, en 1741 et en 1890. Nous voyons que les bœufs tirant ont été remplacés par les mulets.

 

E.4.1. Des bœufs tirant.

 

En 1561, le dénombrement des feux de la Paroisse des Avanchers, doit servir d'assiette pour l'imposition de la gabelle du sel (35). Le commissaire Detardi, sur le récapitulatif final, inscrit 17 bœufs à charrue. Sur les cent quarante foyers recensés, cinq possèdent deux bœufs.

En 1741 un fait divers, rapporté en partie ci-dessous, oppose devant le juge, le curé des Avanchers, le Rd. Hyacinthe Ancenay et un paroissien Joseph Guillet. On apprend l'origine de cette action en justice (36). Une paire de bœufs a traîné de grosses pierres sur le blé du Révérend. A cette date, des bœufs "travail-laient" donc encore.

En 1890, sur le tableau statistique daté 1891, (Cf. infra. p.39 ), il n'y a plus aucun bœuf.

Zone de Texte: Le Révérend Hyacinthe Ancenay,
Curé de la Paroisse des Avanchers,
engage une action devant le juge de
la Baronnie du Bois, le 5 Mai 1741.
Joseph Guillet aurait « fait traîner par
une paire de bœufs, de grosses pierres par
le milieu de terres et par différents voyages
et foulé entièrement le blé d'Icelles, ce qui
cause au Révérend suppliant des dommages
considérables desquels désirant avoir
réparation à verser ».

E.4.2. Des mulets.

 

Avant l'introduction des appareils à moteur adaptés aux pentes, les mulets étaient recherchés dans les régions montagneuses, à cause de leur force, de leur adresse, de leur résistance et de leur sobriété. Ils s'avéraient indispensables quand il fallait tirer une charrue, ou une charge sur une charrette ( na trènela ). Pour le portage, on place un bât sur son dos, servant d'intermédiaire pour y accrocher la charge ( Cf. Supra. p.35, la besace double ). Le mulet ainsi équipé, peut se glisser dans des passages étroits et accidentés. En 1561, aucun mulet dans le dénombrement ; en 1890, ils sont 54.

Une partie des mulets intéressent l'armée qui pro-cède à des recensements. Ainsi de 1876 à 1895, plus d'une dizaine serait requise en cas de mobilisation (37).

 

 

Un mulet  [ pour ] tirer une charge sur une charrette, qui a deux roues à l'arrière et des patins à l'avant;

elle est bien adaptée aux pentes.

 

 

Mulet Avanchers Valmorel

 

[ Sur  le mulet ] on place un bât.

 

 

 

 

(35)  ADS,« Dénombrement et description des manants, habitants et bestial par eux possédé » SA 1585- 2923 pour l'original. Série J 1028 pour la traduction par Nicole MACIACCHINI, folio 403V page 36.

(36) ADS / ACA / 190 E dépôt 33.

(37) ADS / ACA / 190 E dépôt 87.

 

 

-46-

 

 

 

Retour aux choix des cahiers