CHAPITRE F .
La
paroisse Saint- André porte le nom du premier disciple de
Jésus-Christ, car l'unique église de la commune lui a
été dédiée. Cette paroisse réunit les
baptisés vivant sur le territoire des Avanchers et constitue une
communauté de base de l'Église catholique, Église avec un
grand " E " . Elle représente une subdivision du
diocèse de Tarentaise, sur lequel un évêque exerce sa
juridiction, et dont le siège est à Moutiers. Historiquement
Saint-André existerait, d'après certains documents, depuis la fin
du XIIIe siècle. Elle a été la "mère" de
la communauté d'habitants devenue ensuite commune. Nous avons
signalé au Chapitre B, ses présences matérielles visibles,
au chef-lieu avec l'église , et son petit "e", ( page 18 ),
à l'intérieur de plusieurs villages, avec une chapelle (page 15)
et avec des croix sur des bords de chemin ( page 20 ).
F.1. REGARDS SUR
Dans
cette partie, nous fixerons notre attention sur, deux cents ans où
presque, de la vie de la paroisse en retenant quelques faits principaux. Nous
voyons que cette paroisse est atteinte par
F.1.1.Vie catholique traditionnelle (1738- 1793).
Dans
cette phase, comme l'écrit Lucien Chavoutier « la religion pénètre le tissus
vivant des communautés villageoises. L'Église,
préoccupée de relier à Dieu, l'ensemble des
activités humaines a bien réussi cette mission dans une
société rurale quasi monolithique à laquelle elle a
donné un sens élevé (1).
La
paroisse est, depuis longtemps, animée principalement par son
curé. Dans ce XVIIIe siècle, quatre d'entre eux
prennent rang dans la succession des desservants (2). Ce sont :
18°)
Hyacinthe ANCENAY de 1736 à 1760,
19°)
Théophile VILLIERMIER de 1760 à 1762,
20°)
Antoine CHAPELLE de 1762 à 1766 et
21°)
Pierre, Alexis MUGNIER de 1767 à 1793.
La
transcription d'une vente aux enchères des biens meubles du
Révérend Vulliermier, donne une certaine idée de la vie
matérielle d'un clerc, en montagne, à cette époque ( Cf.
infra. annexe 1 ).
F.1.2. Le chambardement
révolutionnaire ( 1793- 1803 ).
Après
l'entrée en Savoie de
département du Mont-Blanc, de
Le
R.P. P.A. Mugnier, a été dans ce cas, mais parti à la fin
de 1793 il est revenu clandestinement aux Avanchers à la fin de 1796. Il
y est mort, fin 1799.
Pendant
la vacance de la cure ( 93-96), des prêtres voisins ont baptisé. L'un d'eux,
Charles Muraz aurait eu charge de la paroisse jusqu'en 1803 (5).
On a vu, après la confiscation des biens du
clergé et de l'Église, leur ascensement en 93 puis leur vente en
août 96. Un avancherain a tout acheté pour
F.1.3.La paroisse reprend sa
mission(1803-1903)
Durant
ce siècle, les curés desservants ont été :
22°)
Claude BONNET de 1803 à 1818,
23°)
Jean-Marie VIBERT de 1818 à 1824,
24°)
Jean-François BERMOND de 1824 à 1841,
25°)
Jean, Baptiste MARJOLET de 1841 à 1849,
26°)
Anselme RUFFIER de 1849 à 1880,
27°)
Jean, Baptiste BIOLLET de 1880 à 1887 et
28°)
Antoine, Louis COSTERG de 1896 à 1903.
(1)
CHAVOUTIER ( L.) et CHABERT ( L.), 1979, p. 118.
(2)
ADT / 7P / Liste des curés des Avanchers de 1278 à 1987.
(3)
ASPORD, ( R.), 2003, pages 18 à 22.
(4)
DEMICHELIS, ( R.) et LOVIE ( J.), 1969, pages 53 et 54.
(5)
Il ne figure pas sur la liste ADT:/ 7 P ci-dessou.
(6)
CHAVOUTIER ( L.), 1992, p. 85.
-50-
Le dynamisme humain (7) est peut être
lié, en ces temps, à une participation active à la vie de
l'Église.
A l'appui de cette hypothèse, citons une note du R.P. Bermond
(8). Pour le côté "dynamisme humain", il écrit
que pour la reconstruction de la cathédrale St. Pierre de Moutiers, « les Avanchers ont rendu
trente pièces de bois, un dimanche après la messe. Cette paroisse
a encore fait du Col de
Pour le côté "vie de
l'Église", il rapporte que «
le 19 juillet 1827, avec Mgr. Martinet, il y a plus de 200 personnes
confirmées et le 27 mai 1830, avec Mgr. Rochaix, plus de 200 enfants ont
été confirmés.»
Après cette période de développement
humain, s'engage avec l'émigration, une baisse de la population. Le
curé A. Ruffier, évalue à deux cents, les absents en 1844,
pour 726 recensés.
Par ailleurs il donne de ses paroissiens en 1880 une
image positive lui qui les a pratiqués plus de trente ans. Pour le
côté humain, « ils
vivent aisés car ils le doivent à leur esprit d'ordre,
d'économie et de travail ».
Pour le côté religieux, « les sacrements sont
fréquentés régulièrement et [ le prêtre]n'éprouve pas de difficulté[
pour]
avoir des enfants au
catéchisme(9) .
Avec le successeur, le curé A. L.Costerg,
apparaît le climat de l'époque ou monte la querelle entre les
cléricaux et les anticléricaux. Dans un rapport de 1898, il
charge l'Union Fraternelle des Avanchers, qui « sans être directement établie pour combattre
l'esprit chrétien, elle lui est préjudiciable » (9). S'annoncent
ainsi les décisions politiques qui atteindront l'Église en France
au début du XXe siècle.
F.1.4. La
paroisse subit la sécularisation puis
décline ( 1903- 1984).
Les prêtres desservants ont été :
29°) Jean, Joseph CHARDON de 1903 à 1926,
30°) Jean, Sylvain MOLLIEX de 1926 à 1932,
31°) Alphonse CHARLES de 1932 à 1939,
32°) Joseph GONTHERET de 1945 à 1987.
Le début du XXe siècle
apporte aux catholiques français des jours bien difficiles :
▪ en 1904, fermeture des écoles
religieuses, tenues par les congrégations,
▪ en 1905, loi de séparation de
l'Église et de l'État,
▪ en 1906, en Savoie, le Préfet met sous
séquestre les biens de l'Église, en particulier la mense des
Avanchers ( biens dont le curé était usufruitier ) (10).
▪ en 1907, le Conseil municipal demande à
l'unanimité, l'attribution à la commune, du presbytère et
l'obtiendra.
Le 22 déc. 1907, la commune passe un bail de
location « avec Mr. Chardon Jean,
agissant en sa qualité de ministre du culte catholique [.....] pour 3, 6
ou 9 ans pour 40 francs de loyer annuel. L'argumentation est solide :
« Les
catholiques pratiquants désirent le maintien du desservant,[ pour les ]
services publics rendus par ce dernier. Il y a lieu de lui fournir un logement
suivant certaines conditions :
▪ jouissance du presbytère,
▪
à charge pour lui, d'acquitter les contributions de toutes natures qui
pèsent sur l'immeuble,
▪ et
d'effectuer en temps opportun, toutes les réparations locatives
reconnues nécessaires (11).
Les ébranlements successifs,
"Révolution" et "anti-cléricalisme", laissent
des traces qui, combinées à la déchristianisation des
milieux urbains faisant tâche d'huile, tous ces courants atteignent les
pratiquants locaux.
A
partir de 1945, sur des actes de visites pastorales, un évêque
commence à tirer la sonnette d'alarme :
«
Malheureusement, une régression très sensible de la foi s'est
produite. L'on accomplit encore de multiples gestes chrétiens ;
l'âme n'y est peut être pas assez » (12).
Au fil des années les pratiquants se comptent.
Nous voyons
ici, dans les années quatre-vingt, le Père Joseph GONTHERET,
cheminer vers le presbytère.
Il sera le
dernier curé résidant.
La
paroisse Saint- André vit, depuis affaiblie.
(7)La
population atteint son maximum de 878 individus en 1838 ( Cf. supra p. 29).
(8)
ADS/3 E/ Bobine
(9)
BERGERI ( J.P.), 2007, pages 15, 17 et 18.
(10)
ADT, Série 7 P / dossier 48 / Inventaire, Séparation de
l'Église et de l'État.
(11)
ADS / ACA / 190 E dépôt 121.
(12)
CHABERT( L.), CHAVOUTIER (L.), 1979, p; 119.
-51-
F.2.LIEUX ET
OBJETS LIÉS AUX
PRATIQUES RELIGIEUSES.
La
paroisse a une vocation orientée vers le Ciel. Elle se montre cependant,
matériellement sur cette terre de montagne, aux yeux étrangers,
avec une église, des chapelles, des croix de chemin et quelques
manifestations publiques. Observons à nouveau ces présences
concrètes.
F.2.1. L'église paroissiale
Saint-André.
L'église paroissiale, telle qu'elle se montre
de nos jours, a été érigée au XVIIe siècle.
Sa vocation principale est d'accueillir les personnes de la commune pour
participer, en public, à une cérémonie le plus
souvent, la messe du dimanche ou de
semaine mais également à un baptême, un mariage, une
sépulture.
Nous avons largement utilisé l'image
extérieure de ce monument, notoriété de la commune (13).
Pour en atteindre l'intérieur, il faut se
présenter sous un porche rustique qui abrite son portail,
en-cadré par deux colonnes décoratives supportant une corniche
avec, au centre de la frise, l'inscription latine : "COGNOSCO OVES MÉAS" (14). Elle domine
la clé de voûte, marquée « JHS. 1677 ».
Après
avoir poussé la lourde porte principale puis une porte du vestibule,
nous voila à l'intérieur. Nous avons fait sa description
précédemment (15). Le retable du maître-autel, dans sont
style baroque, est loin de laisser indifférent. Plus positivement, des
marques d'attachement à cette église, nous en avons
repéré trois au cours de notre recherche.
Pour la première, nous avons le testament de « l'honorable Etiennaz fille de feu
André Cornet-Santon femme de Joseph Cavet habitante à St Thomas
de Cœur, le 21 Juil-let 1758.[Elle lègue ] la somme de cent livres de Savoie au maître-autel de
Saint-André de l'église du dit lieu des Avan-chers, aussi pour
les réparations du dit maître-autel (16).
Pour la seconde, ce sont les réparations de
1783 du couvert et des fenêtres de la sacristie ( Cf. infra Annexe 2,
pages 31 à 42 ).
Enfin dans les années 1921-1924 c'est le don du
« Rd.
Pierre Aspord, missionnaire au Dahomey pendant 17 ans, rentré en France
pour rétablir sa santé, actuellement cu-ré de Vacquières
dans l'Hérault. Il offre la somme de mille et cinq cents francs pour la
décoration du chœur de l'église
( bande de
fleurs de lys entrelacées de Croix de Savoie) par le peintre Lancia
résident à Aoste ( Italie) » (17).
Le Porche.
« Je connais mes brebis » Jn 10 14
« Je suis la porte des brebis » Jn 10 7
Le retable du Maître-autel,
avec St André, St Pierre, St Paul, ...
(13)
ASPORD, ( R.), 2003, page 10 et 2005, page 23.
(14)
JE CONNAIS MES BREBIS"; citation extraite de l'Évangile de
Saint-Jean( 10,14). Elle nous
amène à relire l'épisode du Bon Pasteur et à y
retrouver les symboles du berger, des brebis et de la porte, largement
utilisés dans l'illustration religieuse. En reprenant ces images, notre
église est la bergerie et la porte qui en ouvre l'accès est
Jésus-Christ, le Bon Pasteur.
(15)
ASPORD, ( R.), 2003, page 28 et 2005, page 24.
(16) ADS / ACA / 190 E dépôt 32. Texte de Sautier, notaire certifié.
(17)
ADT / Série 7P / Dossier 48.
-52-
F.2.2. Les chapelles rurales.
Chaque village ou presque, dispose d'une chapelle. Au
chef-lieu aussi, en plus de l'église paroissiale.
Ces chapelles sont de modestes bâtiments fondés
par des villageois. Destinés à l'origine au culte d'un saint,
leur usage a suivi la vie des gens du lieu.
F.2.2.1. Les chapelles dans leur village.
Sur le territoire de la commune, il y a de nos jours
sept chapelles. Nous les trouvons citées sur l'acte de la visite
pastorale du 27 Mai 1830, de Mgr Antoine Rochaix, évêque de
Tarentaise, le Rd. J.F. Bermond étant Recteur (18). La liste ci-dessous
donne la succession des chapelles dans l'ordre des villages, positionnés
dans la vallée du Morel comme nous les avons présentés
pour l'habitat principal
(
Cf. supra § B.4.2.). Elle présente :
le
Saint titulaire, le lieu de la chapelle suivis
de
la date supposée de la création.
Saint Joseph
(19)..........................................1663
Le
Fey-Dessous,
pour
les deux Fey,
Saint Roch
(20)............................................1610
Les
Avanchers
pour
le chef-lieu et
Saint
Aubin................................................. ?..
Sainte Barbe................................................. ?
Le
Pré
Saint
Georges............................................... ?
Le
Meiller
Saint
Laurent...............................................1687
Quarante-Planes
Saint Grat....................................................1726
Lancheverne
A
titre d'exemple, nous illustrons ci-contre ce paragraphe avec des vues des
chapelles Saint Joseph et Saint Roch, la première du village maternel,
la seconde du paternel.
Chapelle Saint Joseph
au Fey-Dessous.
Chapelle Saint
Roch aux Chef-lieu.
Ces deux édifices ont une architecture
très simple. De petite taille et de forme rectangulaire; une seule
marche permet d'accéder à l'intérieur séparant
sommairement le domaine profane, de l'espace sacré.
De part et d'autre de la porte d'entrée, une
petite ouverture, permet à la lumière d'entrer tout en limitant
le froid apporté aux fidèles.
Au dessus de cette porte, au Fey, une niche abrite une
statue de Saint Joseph portant l'Enfant Jésus, et au chef-lieu, une
fresque représente Saint Roch.
A l'une comme à l'autre de ces façades
est scellé un bénitier.
(18) ADT/. Série 7P / Dossier des visites pastorales.
(19) EMPRIN( J.M.) Abbé, 1925. «Aux Avanchers, une chapelle érigée en l'honneur de St Joseph,
est mentionnée en 1663».
(20) Aurait été construite après
l'épidémie de peste de 1588, qui fit de nombreux victimes en
Tarentaise.
-53-
F.2.2.2. Les chapelles porteuses du culte des Saints.
Niche de Saint Joseph portant l'Enfant Jésus ( au dessus de la porte d'entrée ).
Nous rapportons ici les remarques faites par
Antoine Troncy pour les chapelles de
« La
vénération des Saints est avant tout teintée de
pragma-tisme, leur intervention étant généralement
liée aux miracles [....]. Les fidèles les invoquent afin
d'être protégés contre la maladie, les catastrophes
naturelles comme les avalanches, les inondations et pour être
protégés contre les aléas climatiques. Le Saint est
également un exemple à suivre pour parvenir à vivre en bon
chrétien afin de pouvoir se rapprocher de Dieu.[...].Son rôle
d'intercesseur auprès de Dieu est donc capital pour les hommes car il a
vécu comme eux les affres de l'existence (21).
Une fresque au dessus de
la porte d'entrée montre
Saint Roch
Nous donnons, avec la liste suivante, une mini
hagiographie des Saints cités au paragraphe précédent.
Nous ne sommes pas en mesure de donner les raisons qui ont
présidé, pour chacun, à leur choix : est ce en fonction de
leur histoire, de leur pouvoir, de leur renommée ?
Saint Joseph :
époux de Marie, mère de Jésus.
Protecteur de Jésus. Il est charpentier à Nazareth , un
modèle de professionnel qualifié. Invoqué comme protecteur
de la famille.
Saint Roch :
De retour d'un pèlerinage à Rome, il
contracte la peste. Il fut guéri miraculeusement. Son culte devint
très vite populaire. Il est protecteur de la peste.
Saint Aubin
:
Évêque d'Angers en 529, d'origine
armoricaine, + 560.
Sainte Barbe
:
Vierge et martyre en 529. Elle détournerait
l'éclair et protégerait la grange contre l'incendie. C'est la
patronne des canonniers, des mineurs, des pompiers, des carriers.
Saint
Georges:
Martyre du IVe siècle. Il combat le dragon,
image du paganisme. Patron de l'Angleterre depuis le XIIIe siècle
Saint
Laurent :
Né vers 210 en Espagne; + 258 à Rome.
Martyrisé sur un gril rougi au feu. Diacre de l'Église de Rome.
Saint
Grat :
Évêque d'Aoste. Protégerait contre
les incendies, les vignobles et les champs contre les taupes et les rats
Saint
Guérin :
Évêque de Sion. Protecteur des bestiaux,
des troupeaux.
Ce Saint n'est pas cité sur la liste de la
visite pastorale de 1830, où figure seulement Saint Roch pour le
chef-lieu.
On voit ainsi, Saint Guérin,
vénéré par nos ancêtres, en plus du Saint titulaire,
car ils sont éleveurs de bovins.
Les vénérations évoluent dans le temps. La peste a perdu,
heureusement de son actualité, mais les bovins courent toujours des
risques dans les alpages ou dans les villages.
L'autel
est surmonté d'un tableau où les trois personnages principaux
sont :
▪
au sommet, dans un nuage, une Vierge mains jointes, sans enfant Jésus,
entourée par quatre angelots,
▪
à gauche, Saint Roch montre sa jambe gauche qui porte un bubon de la
peste,
▪
à droite, Saint Guérin, évêque, avec à ses
pieds, un bovin.
Vue intérieure partielle,
de
(21)
TRONCY, ( A.), 2000, pages.26 à 34.
-54-
F.2.2.3.Les
chapelles à l'épreuve du temps.
A l'origine, la fondation d'une chapelle est
très vraisemblablement liée, pour certaines d'entre elles du
moins, comme l'expression d'un remerciement, pour un bienfait obtenu ou pour
l'intervention d'un saint auprès de Dieu. comme l'écrit A. Troncy
que nous venons de citer, « Pour
subvenir à leurs besoins et à leur entretien, ces chapelles, dont
la gestion est à la charge des procureurs nommés par la
communauté villageoise, sont généralement dotées de
divers revenus issus des produits des champs cultivables ou des pâtures
leur appartenant (22).
Dans une étude de Lucien Chavoutier (23), nous
voyons qu'une trentaine d'actes dotaient les chapelles des Avanchers d'un
capital de
Pour leur entretien, nous n'avons pas trouvé de
trace de
la façon dont les villageois se
répartissaient les tâches. A l'intérieur, un tronc est
destiné à recevoir les offrandes en argent ( voir ci-dessous).
Chaque année, une messe est
célébrée dans la chapelle, le jour de la fête du
Saint, fixé par le calendrier liturgique, par exemple le 19 mars pour Saint
Joseph au Fey-Dessous.
Dans le dernier siècle, certaines chapelles ont
traversé des périodes d'animations pendant les conflits où
on est allé y prier, pour les hommes à la guerre, en disant des
chapelets. Elles ont vécu ensuite une période d'abandon en
rapport avec la baisse de la population active. Depuis plusieurs
décades, au titre du patrimoine, leur gros œuvre est
restauré grâce aux subventions communales et
départementales. Pour les réfections intérieures (autel,
tableau), dans le cas de Saint-Roch, c'est une souscription qui a permis de
couvrir les dépenses.
Dans le nouveau siècle et quelques
années avant, cette chapelle a abrité des expositions de photos
anciennes recueillies par le Comité des Fêtes et choisies chaque
année pour montrer des évènements avancherains autour de
thèmes religieux (processions, bénédiction de skieurs,
élèves des religieuses, etc).
F.2.3.
Les croix de chemin
Dressées en certains endroits, elles rappellent
peut-être, aux marcheurs leur
appartenance chrétienne (Cf. supra. p.14 ). Les jours de
fête, elles constituent des points
d'arrêt, pour les processions et les participants y diront, alors une série de prières.
Pour les jours ordinaires, le fait de passer devant une de ces croix,
était à une époque le point de départ de gestes,
appelés "se signer". Nous l'avons vu pratiqué par les
femmes au siècle dernier, puis s'éteindre dans sa seconde
moitié. Ceci consiste à tracer sur soi, en se touchant
successivement le front, la poitrine et les deux épaules, la croix du
Christ exprimant ainsi sa foi aux trois Personnes de
Source : (24)
A la
croisée des chemins desservant
le Fey-Dessus et les Granges
d'Aigue.
(22)
TRONCY, ( A. ), 2000, page 28
(23)
CHAVOUTIER, ( L.), 1992, pages 81 et 82.
(24)
ADT / Série 7 P / dossier "Divers".
-55-